LA VAISSELLE EN VERRE DANS UN CONTEXTE MONASTIQUE : UN IMPORTANT CORPUS
DES XIIIe-XVIe SIÈCLES DÉCOUVERT À L’ABBAYE ST-CYPRIEN (POITIERS, 86)
L’ABBAYE ST-CYPRIEN ET LA FOUILLE PRÉVENTIVE DE L’HÔPITAL PASTEUR
Amélie Aude BERTHON * et Bruno ZÉLIE **
Le site de l’hôpital Pasteur est localisé sur la commune de Poitiers dans le département de la Vienne (86). Il est
implanté en fond de vallon sur la rive droite du Clain à l’intérieur d’un vaste enclos d’environ 6 hectares correspondant
aux anciennes limites de l’abbaye Saint-Cyprien. Cette
enceinte située aux portes de la ville est encadrée par trois
anciennes voies romaines. Cette position constitue un avantage économique en période de paix (interface entre le monde
rural et le monde urbain). Le site peut bénéficier des
ressources agricoles, du cours d’eau et de l’accueil des voyageurs puis acheter et vendre ses marchandises en ville. En
revanche, en période de crise, il s’agit d’une proie vulnérable
dont la situation, en dehors du rempart, devient vite un enjeu
pour ceux qui veulent s’emparer de la cité. Ainsi, dès la fondation de la première abbaye par Pépin Ier (roi d’Aquitaine)
entre 828 et 835 ap. J.-C., elle est détruite par deux attaques
successives des Normands au cours des années 857 et 865.
Au début du Xe siècle, sa reconstruction est opérée avec les
aides de Charles Le Simple et de l’évêque de Poitiers Frottier
II. La période de paix qui s’en suit correspond alors à l’apogée de l’abbaye. Elle ne cesse d’étendre ses possessions et sa
renommée de par la qualité de ses membres. On cite notamment la présence d’un legis doctor en 967 et le lieu connaît un
important abbatiat, à la fin du XIe siècle, en la personne de
Rainaud connu pour sa science et sa philosophie. Cependant,
cette plénitude s’atténue au cours du XIIIe siècle avec la perte
de rayonnement générale des abbayes bénédictines et la montée en puissance des nouvelles formes de monachisme. Au
XIVe siècle l’abbaye est affaiblie par la division du domaine de
Poitiers (1317) et la guerre de Cent Ans. Dès 1346, les
Anglais commandés par le comte de Derby se retranchent
dans l’enceinte de Saint-Cyprien pour attaquer la ville. Suite
à ces nombreuses incursions anglaises, il est décidé en 1359
de raser l’abbaye.
Au XVe siècle l’abbaye est dans un piteux état, la communauté
religieuse constituée de 200 à 300 personnes auparavant est
passée à 25 moines et plusieurs mentions font état d’une
dépravation de son clergé. Par opposition, d’après un procèsverbal de visite du maître d’œuvre Jehan de Moisy en 1510,
on apprend que plusieurs anciens bâtiments de l’abbaye sont
encore en bon état. Des travaux sont donc entrepris jusque
vers 1556 avant d’être stoppés en 1562 par les guerres de religions. D’abord mise à sac par les troupes de huguenots, elle
est finalement incendiée lors de l’assaut donné à la ville par
l’amiral Coligny en 1569. Elle restera en ruine jusqu’en 1575
et ce n’est qu’en 1642 que des bénédictins de St-Maur aidés
* A. A. Berthon (amelie.berthon@eveha.fr).
** B. Zélie (bruno.zelie@eveha.fr), (bureau d’études Éveha). Éveha - 24
avenue des Bénédictins 87000 LIMOGES
des subventions du prélat Mgr de la Rocheposay se mettent à
restaurer les bâtiments réguliers de l’abbaye.
L’opération de fouille archéologique préventive réalisée sur
une surface de 4500 m2 au cours de l’année 2008 a permis de
mettre au jour outre les vestiges antiques, l’extrémité orientale
de l’abbaye du XIIIe siècle. Cet ensemble se caractérise par la
présence de plusieurs constructions agglomérées et d’un vaste
espace arboré associé à un colombier et à quelques fosses et
fossés. En règle générale l’arasement du site à la période
moderne (mise en culture) a entraîné la disparition complète
des niveaux de sols, notamment en ce qui concerne un imposant édifice constitué d’une seule nef avec un bas-côté et dont
il ne reste que les soubassements. Pour les autres bâtiments,
la conservation des sous-sols nous a permis de récolter un
abondant mobilier dont une part importante de verreries.
Dans le cadre de cet article, nous nous intéresserons en particulier à une fosse dépotoir (St 62) et à un colombier hexagonal semi-enterré (St 24) situés dans le jardin ainsi qu’à une
cave (salle 11) et deux latrines. La première latrines (St 175)
correspond à une fosse quadrangulaire parementée dont le
fond est pavé tandis que la seconde (St 165) est un puits situé
dans l’angle d’une salle circulaire à l’intérieur d’une tour carrée. Cet ensemble architectural correspond vraisemblablement à la plus forte extension de l’abbaye au XIIIe siècle et à
la mise en place des dépendances liées à l’accueil et ou à l’exploitation du domaine.
L’étude du verre issu des fosses et structures médiévales et
modernes, en parallèle avec une étude céramique et monétaire,
a permis l’établissement d’un tableau synoptique, résumant
les formes en usage en Poitou-Charentes entre les XIIIe et
XVIe siècles. Il s’agit ici de faire un état des lieux des formes
en usage, en particulier pour le service de table, et de voir si
ce corpus s’inscrit dans la normalité des ensembles connus en
France. De plus, ce corpus utilisé sur le long terme, quasiment
sans interruption sur trois siècles, dans un cadre précis, est
l’occasion de soulever des questions sur la consommation du
verre dans un monastère : l’usage diffère t-il du milieu civil ?
Certaines pièces sont-elles spécifiques au milieu religieux ?
Nous commencerons par un aperçu des vestiges exhumés sur
le site, puis par une étude de l’ensemble des éléments en verre
issus des fosses et structures liées à l’abbaye St-Cyprien, avec
des comparatifs nationaux. Enfin, une synthèse abordera le
corpus dans un cadre plus large : le verre dans une abbaye,
entre usage domestique et religieux.
Les structures archéologiques riches en verre
St 24 / M 100 (fin du XIIIe siècle)
La structure 24 est un ensemble bâti interprété comme un
colombier. Les éléments découverts ne datent donc pas le
monument, mais ils peuvent préciser la date d’abandon de
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Fig. 1.- Abbaye St-Cyprien à Poitiers (86) : en haut, St 24 (pigeonnier), comblement fin XIIIe siècle. Dessin A. A. Berthon (Eveha) ; en bas,
fosse dépotoir 62, fin XIIIe / début XIVe siècle. Dessin A. A. Berthon (Eveha).
celui-ci. Le verre recueilli est contenu dans la même U.S.
3002, et semble chronologiquement homogène. Il s’agit de
pieds de verre à boire : tiges creuses (isolats 52 et 1888), ou
pieds tronconiques. Dans tous les cas, la base présente un ourlet, et un verre à double épaisseur qui suppose une seule
paraison. Le verre est opaque, marron, en cours de dégradation. Les isolats 1888 et 1891 présentent un décor de lignes
verticales sur la tige ou pied, suivant un principe d’étirement
du verre.
Ces éléments sont proches des fragments découverts en M
100 (iso 892) où la tige creuse est recouverte des motifs de
lignes plus ou moins verticales. Ces découvertes sont identiques aux pieds refoulés de la structure 62, dont l’étude suit.
St 62 (c. 1250-1350)
La structure 62 est une fosse dépotoir. Située en limite de
fouille, elle n’a été fouillée qu’en partie. Riche en mobilier
(céramique, TCA, métal, verre), elle compte aussi deux oboles médiévales. L’une d’elles est datable du règne de Philippe
III (1270-1280). Les conditions de dégradation du verre dans
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cette fosse étaient telles qu’une partie du mobilier, visibles,
n’a pu être récoltée. Les « fantômes » de côtes saillantes moulées et tiges pleines ou creuses étaient cependant reconnaissables. Ces formes observées sont toutefois semblables à celles,
en meilleur état, qui ont été prélevées.
Pieds refoulés
Les derniers contenants en verre de la structure 62 sont des
pieds, dits refoulés : dans ce cas, l’ensemble du verre n’est
fait que d’une seule paraison, ce qui explique les parois doubles et les ourlets creux à la base. L’ensemble présente un
verre opaque, altéré et friable. Seules les parties les plus
épaisses ont été conservées, soit les bases. Aucune coupe ou
partie supérieure n’a pu être restituée, sauf maigres indices.
Les profils montrent des bases beaucoup plus courtes que les
verres à tige creuse (5 cm maximum contre plus de 10 cm
pour ces derniers) et moins larges (diamètre ne dépassant pas
les 7 cm, sauf pour l’isolat 1193). La base refoulée 1193,
courte et d’un diamètre plus important, est sans doute liée à
une coupelle, comme les pieds coniques courts de Rougiers
(XIIe – XIIIe siècles) (1).
Chaque exemplaire est différent. L’isolat 1880 est le seul à
porter un décor peigné, remontant en spirales le long du pied,
assez élancé. L’isolat 1580, quant à lui, dévoile entre l’ourlet
le pied des cupules ovales. Les autres pieds ne portent pas de
décor. Par comparaison, les pieds aux profils similaires
découverts en St 24 sont plus décorés.
Ces bases appartiennent très probablement à des verres à
boire, précurseurs des verres à tige déjà rencontrés. Les pieds
sont plus courts, refoulés, tandis que les coupes, beaucoup
plus larges, portent elles-mêmes des côtes, souvent de plus
grandes dimensions que celles obtenues sur les verres à pied.
Comme souvent, ce sont les pieds, les éléments les plus solides, qui sont conservés. Mais certains sites ont heureusement
pu reconstituer des formes entières : St-Denis (XIIIe siècle),
Étampes (XIIe – XIIIe siècles). Certains de ces verres à boire
ne comportent pas de côtes saillantes, tout en gardant le
même type de pied (château de Caen, XIIIe siècle). Les parties hautes de ces verres ou coupes sont des lèvres droites,
dégageant une inflexion concave au-dessus des côtes. La
lèvre 800 (salle 11) est associable à ce type de base. Le fragment de coupe 1885 présente une altération du verre identique à ces bases. Il est possible que cette partie leur soit associée, car les coupes horizontales sont adaptées au large pied
tronconique, comme l’isolat 1193 (2).
Bien que la forme soit généralisée un peu partout, on trouve
fréquemment ces verres/coupes dans la moitié nord de la
France (3). Les pieds refoulés découverts à Tours sont très
semblables : le pied 173 rappelle l’isolat 1876, plus trapu, les
décors verticaux du n° 175 se rapprochent des pieds élancés
1880, 1888 (St 24) et 892 (M 100). Découvertes en contexte
de remblai, ces trouvailles ont une datation plus floue (XIVe
– XVe siècles). Dans ce cas, on peut juste affirmer la ressemblance des productions de Tours et Poitiers (4). La plupart des
1.- Foy 2001, p. 195-196, fig. 41/1-5.
2.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, coupe de Langeais, XIVe siècle ?, cat. 86,
p. 163.
3.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 161-167, et plus particulièrement, notices 83, 85 et 89.
4.- Motteau 1985, cat. 173 à 184.
publications récentes, ainsi que les contextes bien datés, positionnent ces productions au cours du XIIIe siècle (5), parfois
un peu avant dans le Midi (6). Cependant, on peut faire une
petite distinction typologique : les pieds refoulés avec un ourlet suivant la même inclinaison que le tronc de cône semblent
être plus précoces que les pieds de la fin du XIIIe siècle, où les
ourlets s’aplatissent légèrement avant le départ du tronc de
cône (7). Les exemplaires découverts à Pasteur appartiennent
à la seconde catégorie.
Verres à tige pleine
L’isolat 1884 est une tige pleine baguée, large, de section circulaire (diam. 10 mm). La partie centrale de cette tige est
décorée par un anneau de verre de même couleur, rapporté.
Les tiges pleines baguées se rencontrent dans les contextes
français des XIIIe – XIVe siècles. Certains objets, plus récents,
sont néanmoins datés du XVe siècle, mais la qualité du verre
(transparence, dégradation physico-chimique moindre) justifie cette datation, tout comme la finesse et le décor plus ajouré de ces productions de la fin du Moyen Age (8). Cependant,
les productions les plus proches ont été découvertes dans des
contextes du XIIIe siècle, voire du début du XIVe siècle (9),
comme les formes de verre à tige Foy B3 (productions provençales) de la fin du XIIIe siècle (10), au diamètre similaire.
Les dix tiges pleines baguées de Bourges, très semblables par
leurs dimensions à l’isolat 1884, sont datées par comparaisons avec des ensembles du XIVe siècle, contexte parfois
conforté par une datation céramique (11), hormis pour
l’exemplaire du Mans (XIIe – XIVe siècles ?) (12). Outre la
production provençale déjà évoquée, on connaît ce type de
production en Argonne aux XIIIe – XIVe siècles, sur les ateliers de Pairu et Bercettes (13). Sur ce même site, on remarquera les mêmes fonds de coupes avec de fines tiges pleines,
semblables au lot 1578. On ne peut cependant pas attribuer de
lieu précis de production (sauf par analyses physico-chimiques) du fait de la présence récurrente de ce type de verre
en Europe pour les XIIIe – XIVe siècles.
Verres à tige creuse et panse côtelée
L’U.S. 1306 comprend aussi des verres à tige creuse et coupe
côtelée. Ces productions sont opaques avec des zones encore
vert clair et transparentes. La dégradation prend la forme de
5.- C. Monnet in Monnet (dir.) 1999, p. 220-221 (deuxième moitié du XIIIe
siècle) ; Querrien 2004, p. 126.
6.- Foy 2001, forme A 1, XIIe et XIIIe siècles, p. 195-196.
7.- Pieds des XIIe – XIIIe siècles avec ourlet de même inclinaison que le tronc
de cône : calices, verres bitronconiques et coupe à pied in Foy et Sennequier
(dir.) 1989, cat. 85, 86, 87, 88, p. 162-165 ; Foy 2001, p. 195-196.
8.- Foy 2001, p. 236-238, verres à tige C5c, production provençale du XIVe
siècle avec décor rapporté bleu, fig. 93 ; Cabart et Thion, « Metz – Rue
Taison, verrerie de la fin du XVe siècle », in Verrerie de l’Est 1990, p. 233246, fig. 1 et 2 : les coupes de verres à tige à côtes saillantes évasées, les tiges
pleines torsadées pourraient cependant être datables du XIVe siècle ; Motteau
1985 : cat. 169, remblai du XVe siècle, là aussi, la validité du contexte peut
être remise en cause.
9.- Voir le catalogue : Foy et Sennequier 1989, cat. 140, 146, 156, p. 201-21,
verres du XIVe siècle, tiges fines et bouton central.
10.- Foy 2001 : forme B 3, p. 209, fig. 55/10-12.
11.- C. Monnet, « La verrerie », in Monnet 1999, p. 223-225, fig. 15.
12.- Foy et Sennequier 1989, p. 205, cat. 147.
13.- F. Jannin, « Pairu-Les Bercettes, verreries forestières des XIIIe – XIVe
siècles », in Verrerie de l’Est 1990, p. 247-274, fig. 4.
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Fig. 2.- Abbaye St-Cyprien à Poitiers (86), fosse dépotoir 62, début du XIVe siècle. Dessin A. A. Berthon (Eveha).
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taches brunes plus ou moins étendues. Les pieds presque plats
portent un décor spiralé, partant de l’extérieur du pied et
remontant sur la tige creuse avec une légère torsion. Ces spires sont plus ou moins concentrées : elles sont fines et rapprochées sur l’isolat 1883, plus larges et espacées sur le pied
1874. Rares sont les tiges qui voient ces spirales monter jusqu’à la moitié de leur hauteur. L’isolat 1881 présente une originalité : dans sa partie supérieure, entre la tige creuse et la
coupe, un bouton sphérique, ou moulure, vient décorer le
pied. Le profil des coupes côtelées diffère énormément d’un
exemplaire à l’autre, tout comme la taille et l’inclinaison des
côtes (lot 1194) : côtes épaisses coudées sur paroi quasiment
verticales, côtes étirées à la pince (?), formant une goutte vers
le bas, côtes peu saillantes sur parois peu inclinées. L’isolat
1885 est un fond de coupe, large d’un diamètre de 10 cm,
quasiment horizontal. Les côtes sont rapprochées et peu
saillantes. Sur l’isolat 1886, les côtes sont semblables à l’isolat précédent, cependant, les parois de cette coupe sont proches d’une inclinaison à 40°. La lèvre qui lui est associée opte
pour la même inclinaison, et montre une légère inflexion 1 cm
sous la lèvre. L’isolat 1573 possède une coupe encore différente : cette fois, les côtes sont saillantes (l’espacement n’est
pas connu). Une inflexion au-dessus des côtes indique que les
lèvres devaient être cette fois plus ou moins verticales. Ces
divers exemples montrent que, si ces coupes côtelées sont
moulées, les moules sont très différents (plusieurs ateliers ?),
ou bien, les « retouches » des maîtres verriers pour individualiser chaque pièce sont importantes.
Ces productions à tige creuse et coupe côtelée sont extrêmement fréquentes dans toute la France, entre la fin du XIIIe siècle et le XIVe siècle, avec la même diversité de tailles des
côtes et d’inclinaison des panses (14). Ces productions semblent cependant moins courantes en Provence (15). Nous les
retrouverons aussi en salle 11 en abondance, où elles sont
mieux conservées (verre vert clair, translucide, bien que
piqué). Par contre, les tiges creuses à boule sont plus rares à
cette époque. L’exemplaire 1881 pourrait être rapproché de
verres « à tige creuse renflée » de Bourges, datés de la fin du
XIIIe siècle, voire du XIVe siècle, mais dans ce cas, les parties
renflées creuses communiquent avec la tige, ce qui n’est pas
le cas ici (16).
Salle 11
Deux U.S. de cette salle, comblée en plusieurs fois, contiennent du verre, en quantité importante : 134 fragments en 2189
et 51 fragments en 2191. Stratigraphiquement, l’U.S. 2189 est
postérieure à l’U.S. 2191. Le verre conservé dans chacun de
ces niveaux est très différent. Le verre de l’U.S. 2191 est vert
clair, encore transparent, légèrement piqué en surface. Les
formes sont quasiment complètes. En 2189, tout le verre, très
fragmentaire, est opaque, tirant sur le noir.
U.S. 2191 (c. 1280-1350)
Ce sont en grande majorité des verres à boire, à tige creuse et
panse côtelée, similaires au verre de la fosse 62, évoquée pré14.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 199-221 ; « Verrerie à l’ancien hôpital
Larrey », p. 186-192 in Collectif 1990 ; Barrera 1987.
15.- Foy 2001, p. 204-209.
16.- C. Monnet in Monnet (dir.) 1999, p. 219-220.
cédemment. Les pieds présentent presque tous des motifs spiralés, partant de l’extérieur et remontant verticalement le long
de la tige (isolats 799, 807, 1903). Le profil du pied apparaît
alors ondulant. Ces motifs sont très proches, entre l’exemplaire 807 et l’exemplaire 799. Le verre 807 est presque complet,
seule la lèvre est manquante. La panse est quasiment verticale, les côtes sont saillantes. Les autres fragments présentent
des côtes légèrement différentes : la panse 798 est galbée,
avec des côtes en forme de goutte, moins anguleuses. L’isolat
1899 possède une panse presque verticale, mais avec des
côtes arrondies. Enfin, les lots 1901, 1894 et 1895 révèlent
encore la multitude de profils des côtes moulées, comme dans
la structure 62. Ces verres sont conformes aux services de
boisson en vogue dès la fin du XIIIe siècle, où ils deviennent
le type le plus utilisé (17). Les motifs spiralés moulés sur le
pied sont fréquents, quelque soit la forme de la coupe : Metz
(XIVe siècle), St-Denis (XIVe siècle, sur des tiges pleines ou
creuses), Besançon (première moitié du XIVe siècle), Le
Mans (fin XIIIe – début XIVe siècle) (18). Ils sont aussi présents à Strasbourg (XIVe siècle) (19), à Fribourg-en-Brisgau
(Bade-Wurtemberg, Allemagne, XIVe siècle) ; l’étude du
verre des latrines de Fribourg a mis en évidence une diffusion
de ce type du Nord-Est de la France, en Belgique, aux PaysBas et plus largement dans la vallée du Rhin (20). En effet, ce
type semble produit en Argonne (ateliers de Pairu et Les
Bercettes, antérieurs au XVe siècle) (21). On peut actuellement élargir cette diffusion aux Nord-Ouest de la France. Les
verres à coupe côtelée de la moitié sud ne présentent pas ces
spirales (22).
La lèvre 800 est originale dans la mesure où elle ménage, à 2
cm, une sorte de tore concave. Cet élément est très proche des
parties supérieures de coupes à pied tronconique du XIIIe
siècle : St-Denis, Étampes, Montbaron, Bourges (23).
Cependant, aucun pied de ce type n’est présent dans ce
contexte. Un verre à pied tronconique très élancé, à côtes
saillantes espacées, possède une sorte de marli pouvant rappeler cette lèvre : St-Denis, XIVe – XVe siècles (24) ?
Enfin, le dernier élément est un petit pot, lui même fabriqué
dans un verre semblable aux derniers éléments décrits : vert
clair, transparent, piqué de taches brunes. Il est archéologiquement complet. De petites dimensions, sa hauteur n’excède
pas 9 cm et son diamètre à l’ouverture est de 5 cm environ.
La lèvre est soulignée, à l’extérieur, par un léger bourrelet.
Ces récipients globulaires sont plus rares que les verres à
pied, mais doivent encore être liés au service de table. Les
contenants, autres que les verres et gobelets du XIIIe siècle,
sont essentiellement des petites bouteilles à anses, des fioles
côtelées ou non avec une ouverture étroite (25). Un gobelet
17.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 199-221.
18.- Ibid., cat. 142, 143, 149, 151, 155 et 156.
19.- M. D. Waton, « Strasbourg – Istra, verrerie des XIVe – XVe siècles », in
Verrerie de l’Est 1990, fig. 7/55-56-57.
20.- Untermann (dir.) 1995, p. 56-57, cat. 93, p. 98.
21.- F. Jannin, « Pairu – Les Bercettes, verreries forestières des XIIIe – XIVe
siècles », in Verrerie de l’Est 1990, p. 254-255, fig. 4/17.
22.- Foy 2001, formes Foy B1 et B2, p. 204-209 ; « Verrerie à l’ancien hôpital Larrey », in Collectif 1990, p. 186-192.
23.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 161-163, cat. 83 et 85 ; Querrien 2004,
p. 126 ; C. Monnet in Monnet (dir.) 1999, p. 215-216 et fig. 2 et 18.
24.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, cat. 144, p. 203.
25.- Ibid., p. 178-186.
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Fig. 3.- Abbaye St-Cyprien à Poitiers (86), salle 11, US 2191, XIVe siècle. Dessin A. A. Berthon (Eveha).
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Fig. 4.- Abbaye St-Cyprien à Poitiers (86), salle 11, US 2191, XVe siècle. Dessin A. A. Berthon (Eveha).
apode est assez proche de notre exemplaire, il a été découvert
à Besançon, dans un contexte daté du milieu du XIVe siècle
(26). Cet objet est pour l’instant inédit en PoitouCharentes (27).
U.S. 2189 (c. 1375-1450)
L’U.S 2189 possède un corpus plus réduit et les vestiges sont
très fragmentaires. L’essentiel des fragments sont des fonds
de coupe, lenticulaires, avec trace d’empontillage. Il s’agit
probablement de fonds de flacons comme les urinaux, ou bien
des fonds de lampes à suspendre. Les urinaux sont des vases
médicinaux utilisés pour inspecter les urines du malade, mais
leur usage pouvait bien s’étendre à la fabrication d’onguent et
autres substances médicales. Ils peuvent être confondus avec
des vases de chimie ou alambics. Généralement, ces flacons
apodes, aux dimensions variables, possédaient un corps fin
très pansu, voire globulaire, surmonté par un goulot large, aux
lèvres très évasées, comme un marli. La lèvre 797, dans le
même contexte, ressemble à la partie supérieure d’un urinal,
et pourrait être associée aux fonds 1906 ou à un élément du
lot 796. L’urinal est un objet d’usage courant au Moyen Age,
et ceci dès le XIIIe siècle. L’urinal de St-Denis (XIIIe siècle)
possède des caractéristiques typologiques proches des éléments cités plus hauts, tandis que l’exemplaire strasbourgeois
a une lèvre refoulée vers l’extérieur (époque moderne) (28).
Toutefois, les précisions typologiques ne permettent pas de
26.- J. - O. Guilhot, C. Munier, « Besançon, rue de Vignier, verrerie des XIVe
– XVIe siècles », in Verrerie de l’Est 1990, p. 151, fig. 5/37.
27.- Sénélé 2005.
28.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 329-331, cat. 370-371 ; Foy 2001, p.
271 ; Rieb 1972.
datation précise : Bourges (XIIIe au XVIe siècle) (29), Orléans
(XVe – XVIe siècles) (30), Fribourg-en-Brisgau (fin du XIVe
– XVe siècles) (31).
La seconde forme présente est une coupe côtelée de verre à pied.
Les côtes sont saillantes et plus ou moins verticales. Il ne s’agit
donc pas d’une coupe basse et large. Selon cette caractéristique
des verres à tige, la tendance voudrait que ces dernières datent du
début du XIVe siècle, alors que les coupes plus ou moins verticales, en tulipe, se diffuseraient plus tard : fin XIVe – XVe siècle
(32). Selon cette logique et au vue du contexte stratigraphique,
l’élément 1907 est datable du XVe siècle.
U.S. 2132 (XVIe siècle)
Cette U.S. recouvre la structure 175. Elle contient quatre
fonds refoulés en verre incolore translucide, les panses portent un léger décor moulé vertical. L’élément le plus intéressant est l’isolat 575 : il s’agit d’une lèvre, galbée vers l’extérieur, mais sans aplatissement comme un marli. Un bourrelet
de section quasiment circulaire termine la lèvre. D’un diamètre de 12 cm à l’ouverture et de forme peu pratique pour la
boisson ou le service, ce fragment rappelle les lampes à
suspendre, notamment une lampe du prieuré de Ganagobie,
datée de la fin du XVe – début XVIe siècles et Strasbourg
(XVIe siècle) (33). Les lampes en verre ne sont cependant pas
29.- C. Monnet in Monnet (dir.) 1999, p. 234-235, fig. 35.
30.- Barrera 1987, p. 76, pl. 24/292-296.
31.- Untermann (dir.) 1995, p. 67-68, cat. 209 à 224, p. 123-126.
32.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 199-200.
33.- Foy 1977, p. 229-234 ; Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 351, cat. 396 ;
Foy 2001, p. 272-276 ; M. D. Waton, « Strasbourg – Istra, verrerie du XVIe
siècle », in Verrerie de l’Est 1990, fig. 11.
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l’apanage de la fin du Moyen Age, mais apparaissent dès le
XIIIe siècle : St-Victor de Marseille (XIIIe siècle), Bourges
(XIIIe – XIVe siècles) (34).
St 175
St 175 est une cave. L’U.S. 2138 a fourni six monnaies datant
des XVe – XVIe siècles. L’U.S. 2158 (comblement primaire)
contient deux monnaies émises durant la première moitié du
XIVe siècle. Nous nous attarderons sur les trois U.S. riches en
mobilier : U.S. 2138, 2152 et 2158.
U.S. 2158 (deuxième moitié du XIVe siècle)
Les types de contenants sont assez variés : verres à pied (tige
creuse ou tige pleine), coupes à pied large. Des fonds lenticulaires et des lèvres très évasées peuvent aussi évoquer des urinaux. La qualité du verre est médiocre : si le verre des tiges
creuses montre qu’il était originellement vert clair et translucide, les autres fragments sont marrons, opaques, voire beige,
en décomposition (isolat 1111).
Les verres à tige creuse sont très fragmentaires (isolats 1912
et 1930). Peut-être devons-nous les associer à des lèvres,
comme 1939 et 1940. La réassociation d’éléments non recollables est cependant délicate, dans la mesure où les fragments
semblent tous avoir subi une dégradation physico-chimique
différente. Ainsi, un même verre peut présenter des altérations
et couleurs dissemblables. De diamètre plus fin, ces tiges
creuses sont assez proches des verres de la salle 11 (U.S.
2191). On retrouve par ailleurs des pieds avec départs de spirales (décor utilisé tout au long du XIVe siècle) (note 35).
Les verres à tige pleine possèdent des tiges très fines (diamètre de 4 à 6 mm). Leur longueur totale n’est pas connue. Les
côtes moulées sont saillantes, contre des parois de coupe plus
ou moins verticales. Leur diamètre est réduit : 4 à 5 cm audessus des côtes. L’isolat 1932, restitué avec la coupe côtelée
1941, possède un pied en forme de cloche avec rebord très
évasé. La trace du pontil est clairement visible, sous la tige.
Cette forme de pied caractéristique est identique au verre de
l’église des Augustins de Rouen, daté de la fin du XIVe siècle.
Ce verre possède lui aussi une tige très fine et une coupe côtelée en forme de tulipe dont le diamètre ne dépasse pas 67 mm.
Le verre est bleu-vert, excellemment bien conservé. La similarité de ces deux objets est d’abord typologique, mais les
conditions différentielles d’enfouissement ont fait subir plus
de dégradations au verre 1932-1941. Un pied découvert à StDenis, aux décorations rapportées complexes sur la tige pleine adopte le même profil de pied (XIVe siècle, résiduel dans
un contexte du XVe siècle) (36).
L’isolat 1111 est de dimensions moindres par rapport à
1932/1941, bien que la tige soit légèrement plus large. Le
verre, beige clair, biscuité, est très endommagé. Sa texture et
sa couleur rappelle d’ailleurs un verre identique (côte moulées saillantes) découvert à Limoges (contexte XIVe – XVe
siècles) (37). Les cassures du verre montre un montage
34.- Foy 2001, p. 272-273 ; C. Monnet in Monnet (dir.) 1999, p. 242-243.
35.- Voir la partie consacrée à la salle 11, U. S. 2191.
36.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 219, cat. 173.
37.- Inédit : fouilles de la place St-Étienne, Limoges, dir. J. Denis, Éveha,
2009, étude A. A. Berthon.
hélicoïdal de la tige, détail largement visible sur les verres à
coupes tulipes et côtes saillantes moulées, sur tige pleine au
XIVe siècle : Toulouse, Rouen, St-Denis (XVe siècle), Metz,
Meaux, Orléans, Metz (fin du XVe siècle) et Nevers (fin XIVe
– début XVe siècle) (38).
Viennent ensuite une série de pieds qui pourraient cependant
être confondus avec des lèvres et inversement, du fait de leur
inclinaison. Nous ne les associerons donc pas à d’autres fragments. Cependant, on ne peut pas confondre le lot 1941 et l’isolat 1872 qui porte des spirales. De même, l’isolat 715 est un
pied très large, très fin, de couleur beige-marron. Il rappelle
un verre à tige pleine de Toulouse, daté du XIVe siècle (39).
Les lèvres de coupes 1939 et 1940 appartiennent à des types
moins courants : leur fragmentation ne permet pas de les restituer, mais ils démontrent l’usage contemporain de verres à
côtes moulées saillantes et de coupes lisses. L’isolat 1939 est
une lèvre droite, soulignée par deux légères inflexions.
L’isolat 1940 est une lèvre galbée, blanc-beige, avec un bourrelet circulaire éversé et des motifs obtenus par moulage ou
pression : les panses forment des dépressions justes en-dessous de l’inflexion, lesquelles sont surmontées d’une sorte de
besant. Cette forme rappelle, sans le décor, une coupe à tige
creuse toulousaine en verre blanc de la fin du XIIIe – XIVe siècle (40), ou une coupe à tige pleine de Metz (XIVe siècle)
(41). On note aussi l’existence de coupe hémisphérique sur
tige creuse courte, produite dans le Nord-Est de la France au
XIVe siècle (42).
U.S. 2152 (c. 1450-1650)
Les contenants en verre de ce contexte sont variés : gobelets,
verres à pied, fiole, vase (?). Les objets les plus nombreux
sont les gobelets, au nombre de 27, selon les fonds. La couleur des verres est le plus souvent incolore (cristallin), orangé
clair (isolat 1987), parfois avec des taches opaques, ou bien
irisé rosâtre. Le gobelet à fond refoulé est depuis le XVe siècle, la forme de verre à boire la plus courante, même si ces
formes sont déjà communes auparavant en Provence et
Languedoc (43). Le diamètre à l’ouverture est souvent à peine
plus large que le fond. La forme générale tient donc du cylindre, même si certains verres s’évasent légèrement (isolat
1983) ou possèdent un corps bombé (isolat 1987). Les décors
sont moulés : des lignes verticales ou torsadées montent sur la
panse, mais s’arrêtent à environ 2 cm sous la lèvre. A cet
endroit, les lignes en relief se rejoignent sous forme d’arcade.
Le décor n’est cependant pas obligatoire, les panses pouvant
38.- « Verrerie à l’ancien hôpital Larrey (Toulouse) », in Collectif 1990, p.
186-192 ; Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 211-214 ; Meyer 1983 ; Meaux
1992, p. 114-115, pl. 3/6 ; Barrera 1987 ; H. Cabart et P. Thion, « Metz – Rue
Taison, verreries de la fin du XVe siècle », in Verrerie de l’Est 1990, p. 234235, fig. 1 et 2 ; J. Barrera, « Nevers, verrerie des XIVe – XVIIe siècles »,
palais ducal, in Verrerie de l’Est 1990, p. 107-108, fig. 1/6.
39.- « Verrerie à l’ancien hôpital Larrey (Toulouse) », in Collectif 1990, p.
187-188, cat. 290.
40.- « Verrerie à l’ancien hôpital Larrey (Toulouse) », in Collectif 1990, p.
188, cat. 294 ; Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 215-216, cat. 167.
41.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 201, cat. 140 ; Baumgartner et Krueger
1988, p. 250, cat. 258.
42.- M. D. Waton, « Strasbourg – Istra, verrerie des XIVe – XVe siècles », in
Verrerie de l’Est 1990, p. 23, fig. 7/57 ; Baumgartner et Krueger 1988, p.
237-261.
43.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 222 et 255-257.
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Fig. 5.- Abbaye St-Cyprien à Poitiers (86), St 175, US 2158, c. 1350-1400. Dessin A. A. Berthon (Eveha).
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Fig. 6.- Abbaye St-Cyprien à Poitiers (86), St 175, US 2152, c. 1450-1550. Dessin A. A. Berthon (Eveha).
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rester lisses (isolat 1984) (44). La matière cristalline, ainsi
que certains détails typologiques rapprochent nos gobelets de
la fin du XVe siècle, s’étendant légèrement au-delà du début
du XVIe siècle (45). Aucun des exemplaires issus des fouilles
de l’hôpital Pasteur n’est entiers, mais ils sont similaires aux
découvertes de Paris et Tours (46), où les fonds refoulés sont
variés, aux productions de Meaux (XVe siècle ?) (47) et
Orléans (XVe – XVIe siècles) (48). L’isolat 1890 possède une
sorte de tore, irrégulier, ne semblant pas rapporté, positionné
juste au-dessus des « arcades » réunissant les côtes : on
retrouve ce détail sur un gobelet parisien du XVIe siècle (49).
Il est à noter qu’aucun gobelet ne possède de côtes
diagonales.
Le second type de verre à boire est le verre à tige pleine et
côtes saillantes (isolats 678 et 1870). Le principe est le même
que pour les verres du XIVe siècle à tige creuse, mais la coupe
est plus étroite, les côtes verticales étant à peine saillantes. La
tige est très fine. Le verre est incolore translucide. Cependant,
s’ils sont encore en usage au cours du XVe siècle, ils sont plus
rares : Meaux (XIVe ou XVe siècle ?) (50), Limoges (51), StDenis (XVe siècle) (52).
L’isolat 680 est une fiole. Le verre est très dégradé : opaque,
il prend une couleur marron hétérogène, ponctué de taches
gris-noir. Fond refoulé et panse sont décorés de côtes moulées. Au niveau du goulot, on observe une légère rupture. La
fiole est piriforme, plus trapue en partie inférieure. Les fioles
piriformes existent dès le XIIIe siècle, et deviennent plus courantes par la suite, mais leur contexte parfois douteux rend les
datations difficilement attribuables avant le XIVe siècle (53).
Les fioles côtelées sont aussi présentes dans les contextes
religieux du XVe siècle : Chalons-sur-Marne (XVe siècle),
Orléans (fin du XVe – début du XVIe siècle) (54). On attribue
un rôle liturgique à ces petits contenants, sans toutefois leur
réserver ce seul usage (55).
L’isolat 674 est un grand verre, haut de 18 cm, de teinte orangé brun, recouvert d’une pellicule irisée. Sa base annulaire est
en fait la superposition de deux couronnes de verre inversée,
dont chacun des pics est obtenu par étirement à la pince
(empreintes visibles). La couronne inférieure est fixée à un
cercle, définissant le diamètre maximum de la base.
Quasiment complet archéologiquement, on peut restituer,
comme pour les gobelets, des côtes verticales, se rejoignant
44.- Livre d’heures à l’usage de Rome, 1490-1500, BnF, nouvelles acquisitions latines, man. 3116 fol. 1v.
45.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 256.
46.- Ibid., cat. 248-251 ; Motteau 1981, p. 85-101, 4.
47.- Meaux 1992, p. 114, pl. 4.
48.- Barrera 1987 : cat. 132 à 159, pl. 10-11.
49.- Ravoire 2004-2005, p. 53, fig. 5, fouilles INRAP (dir. X Peixoto, Rue
des Justes).
50.- Meaux 1992, p. 114, pl. 3.
51.- Inédit : fouilles de la place St-Étienne, Limoges, dir. J. Denis, Éveha,
2009, étude A. A. Berthon.
52.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 199-200 et 212-213, cat. 160.
53.- Foy 2001, p. 238-239, forme Foy C5d ; Foy et Sennequier (dir.) 1989,
p. 178, p. 185, cat. 118, Bordeaux, XIIIe siècle ? et p. 305, cat. 331, XIIIe siècle ?
54.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 300-305, cat. 325, 326, 327 ; Cabart
1985, p. 50-51, fig. 15/25 et 28 ; Barrera 1987, p. 29-38, n° 347 et 348 ; Petit
1983, p. 32-34 ; Orssaud 1985, p. 22-31.
55.- Barrelet 1953.
Fig. 7.- Abbaye St-Cyprien à Poitiers (86), St 165, US 2158, XVIe
siècle. Dessin A. A. Berthon (Eveha).
au deux tiers de la hauteur, sous forme d’arcade. A cet endroit,
la panse est renflée. Sur le dernier tiers, la panse est lisse,
mais des filets d’émail blanc laiteux rapportés viennent souligner le centre de cette partie (3 à 4 filets) et la lèvre (3 filets
très fins). L’inflexion de la lèvre est très légère. L’émail ponctue également les côtes, sous formes de taches irrégulières,
finissant en triangle vers le pied. Le fond du verre est décoré
d’une sorte de couronne jaunâtre. Le décor émaillé blanc est
peu présent sur le site, nous l’avons juste remarqué sur un tesson de l’U. S. 2138. Par comparaison, on peut dater ce grand
verre ou vase de la moitié du XVIe siècle. En effet, on retrouve les mêmes côtes saillantes moulées, ponctuées de gouttes
d’émail blanc sur un verre d’Avignon (XVIe siècle), une
cruche en verre de Besançon (deuxième moitié du XVIe siècle), Meaux (XVIe siècle) et Orléans (XVIe siècle) (56). De
même, le motif dentelé en couronne, par étirement à la pince,
est largement diffusé à cette époque (57).
L’isolat 675 est, quant à lui, un fond bombé, marqué par la
trace du pontil. Opaque, il rappelle les fonds d’urinaux évoqués en salle 11, mais sans lèvre caractéristique associée,
cette proposition reste à l’état d’hypothèse.
U.S. 2138 (XVIe siècle)
Le nombre de fragments est réduit par rapport aux U.S. suivantes. Les fragments de panse incolore translucide ne sont
pas étonnants pour cette période, comprise entre la fin du
Moyen Age et l’époque moderne, mais la présence d’une tige
creuse, en verre opaque dégradé est moins courante. On
retiendra surtout la présence de gobelets à fond refoulé (isolats 1923 et 1924), mais aussi la présence de deux fragments
de verres biconiques (isolats 628 et 1926), datables de la fin
du XVe – début du XVIe siècle (58). L’isolat 1913 est un frag-
56.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 273, cat. 282, p. 286-287, cat. 307 ; Foy
1985, fig. 66/6 ; J. - O. Guilhot et C. Munier, « Besançon, rue de Vignier, verreries des XIVe – XVIe siècles », in Verrerie de l’Est 1990, p. 162, fig. 8/28 ;
Meaux 1992, p. 114-119, pl. 5/17 ; Barrera 1987, cat. 187, 210.
57.- Meaux 1992, p. 114-119, pl. 7 ; Martigues, forme Foy E 4, Foy 2001, p.
263.
58.- Voir St 165, iso 547.
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Fig. 8.- Abbaye St-Cyprien à Poitiers (86), tableau synoptique des formes médiévales et modernes. Dessin A. A. Berthon (Eveha).
ment de panse incolore, recouvert de deux fines bandes
émaillées, blanches, parallèles. Très fragmentaire, on peut
tout de même reconnaître les décors émaillés en vogue dès le
XVe siècle, et qui se perpétuent tout le long du XVIe siècle
(59). Les trouvailles monétaires plaident pour un comblement
dans la deuxième moitié du XVIe siècle.
St 165 (XVe – XVIe siècle)
St 165 est un puits ou fosse de latrines. L’US 2126 a livré quatre monnaies frappées en 1423, l’US 2127 a fourni une obole
tournois de 1422. On compte 17 fragments de verre, toutes
U.S. confondues, hors vitrail. 14 de ces fragments appartiennent à un gobelet à fond refoulé, panses droites et fines côtes
verticales moulées, en verre incolore, translucide. Le diamètre du fond est de 62 mm. On retrouve ces mêmes gobelets en
St 175, U.S. 2152.
Le second verre est unique sur le site : il s’agit de la base d’un
verre bitronconique, conservé sur les deux tiers de sa hauteur
(isolat 547, U.S. 2124)). A partir d’une seule paraison, le fond
est refoulé jusqu’à atteindre l’étranglement central. Le verre
brunâtre est altéré. Ces verres à pied, et non plus à tige,
deviennent dès la fin du XVe siècle, les verres de boisson les
plus populaires, après les gobelets, dans toute l’Europe (sauf
en territoires germaniques où les productions sont « char-
59.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 257 ; D. Foy in Raynaud 1992, p. 112113.
gées » en décor) (60). Ils côtoient ainsi les autres productions
de service, les gobelets, dont nous avons un exemplaire dans
l’U.S. 2125. On distingue deux types de pied pour les verres
bitronconiques : les pieds peuvent être bas, comme sur le
verre de Châlons-sur-Marne (première moitié du XVIe siècle)
(61), ou bien occuper la moitié ou le tiers de la hauteur : Tours
(fin XVe – début XVIe siècle), Lyon (début du XVIe siècle),
Senlis (XVIe siècle) (62). Toutefois, la largeur de l’étranglement et la forme du refoulement est plus proche des verres de
Tours et Lyon (début du XVIe siècle) et Orléans (XVIe siècle)
(63).
Un minimum de 12 formes a été repéré, sans compter les
variantes qui concernent les verres à tige pleine ou creuse.
Les formes les plus utilisées sont les gobelets, le plus souvent
moulés, laissant apparaître de fines côtes saillantes, verticales, qui sont largement liés aux contextes de la fin du Moyen
Age (XVe siècle et après). Viennent ensuite les verres à tige
creuse ou pleine, munis de coupes côtelées, qui caractérisent
60.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 257 ; Foy 2001, forme Foy E 3, p. 260263, forme qui semble effacer les faciès régionaux, grande cohérence des
productions de la première moitié du XVIe siècle ; D. Foy in Raynaud 1992,
p. 111-113.
61.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 265-266, cat. 266 ; Cabart 1985 ; les
pieds bas semblent plus caractériser la première moitié du XVIe siècle.
62.- Foy et Sennequier (dir.) 1989, p. 267-279, cat. 270, 272, 290 ; Motteau
1981, n° 19.
63.- Barrera 1987, cat. 194 à 209, pl. 15.
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Fig. 9.- Nombre minimum de formes dans les structures et contextes médiévaux (NMI par quantité de fond, tige ou élément caractéristique)
essentiellement le XIVe siècle. Les verres de boisson du XIIIe
siècle sont illustrés par les verres à pied refoulés avec ourlet.
Nous n’avons pas de partie supérieure associable à ces pieds
tronconiques, mais la présence de côtes suppose de large
coupe côtelée sur pied court refoulé. La typo-chronologie des
verres à boire du XIIIe au XVe siècle est alors respectée, de
même, pour le verre bitronconique, datable du XVIe siècle.
Les verres à usage médical, urinaux à fond bombé, sont très
fragmentés et par conséquent difficilement identifiables. Leur
présence n’est assurée qu’en salle 11. Cependant, ces fonds
bombés sont présents dans les contextes postérieurs au XVe
siècle, ce qui suit les tendances générales observées en
France. L’étude a mis en évidence des objets moins courants
: un petit pot en vert clair du XIVe siècle, une fiole piriforme
côtelée dans un contexte du XVe siècle, un grand verre côtelé
à piédouche ajouré et émail blanc. De plus, la plupart des
comparaisons ont été effectuées avec des objets du Nord de la
France, nous mettant sur la voie de productions septentrionales. Il s’agit peut-être d’un hasard des publications mais rares
sont les corrélations possibles avec les pièces toulousaines et
limousines. L’approche des lieux d’approvisionnement ne
pourra être réelle qu’avec des analyses physico-chimiques.
Ainsi, une grande partie du corpus est conforme aux études
déjà citées, même si quelques détails typologiques supplémentaires nous permettent d’affiner ou, au contraire, d’étendre l’usage de certains types dans le temps. L’ensemble du
synopsis typo-chronologique a de plus l’avantage d’être
confirmé par les études monétaire et céramique (B. Leroy et
S. Marchand, Éveha). Enfin, les comparaisons effectuées
avec les sites urbains montrent qu’il n’existe pas de différence entre ce corpus abbatial à vocation domestique et celui
d’un habitat urbain contemporain (64). L’usage de la vaisselle de table semble alors identique en milieu civil et monastique.
Le contexte religieux permet d’envisager un usage liturgique
de certains récipients. La fiole piriforme, par exemple, a déjà
été envisagée comme contenant liturgique pour les XVe –
XVIe siècles (voir plus haut, ST 175, US 2152 : Châlons-surMarne, Orléans). De même, le grand verre émaillé sur piédouche présente un faciès assez exceptionnel pour la région
Poitou-Charentes où les verres émaillés semblent plus rares
que dans l’est de la France. L’étude du verre d’abbayes charentaises ayant fait l’objet de fouille archéologique, a montré
que le corpus, même réduit, était commun. A St-Amant-deBoixe, abbaye charentaise, un verre à devise émaillée sort
pourtant du lot (65). L’usage précis de ce verre du XVIe siècle n’est pas connu, mais on peut se poser la question
suivante : usage liturgique ou verre de boisson de prestige
pour l’abbé, grand personnage de l’abbaye (66). Même si en
contexte bénédictin, la règle tend à supprimer le luxe et l’apparat, nous savons cependant qu’elle n’est pas appliquée, surtout à la fin du Moyen Age (67). Certes, nous avons pu
démontrer que le corpus de l’hôpital Pasteur appartenait aux
éléments classiques découverts fréquemment en milieu
urbain dans la moitié nord de la France, mais nous ne devons
pas oublier que sa consommation n’est pas généralisée à
64.- 74,7 % des verres identifiables de Pasteur appartiennent au service de
table.
65.- Normand et Treffort (dir.), cat. 19, p. 83, pl. 3/19 ; Sénélé 2009.
66.- Observation E. Sénélé, doctorante, université de Poitiers.
67.- Sur les règles et leur application : S. Racinet, « Les prescriptions concernant l’alimentation et la boisson dans les règles monastiques médiévales
(jusqu’à la règle de saint Benoît », in Clavel B. (dir.), Production alimentaire et lieux de consommation dans les établissements religieux au Moyen Age
et à l’époque moderne, actes du colloque de Lille (oct. 2003), Histoire
Médiévale et Archéologie n°19, Amiens, 2006, p. 3-7.
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l’ensemble de la population, le prix du verre étant bien supérieur aux contenants céramiques, voire métalliques. Sans être
synonyme de luxe, le verre témoigne cependant d’une certaine aisance matérielle dont jouissait la grande abbaye bénédictine de Poitiers.
Bibliographie
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romaine à nos jours, Paris.
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d’après les manuscrits à peinture », Cahiers de la
céramique, du verre et des arts du feu, 16, p. 194‐225.
BARRERA J., 1987, « Le verre, du XIIIe au XVIe siècle à
Orléans », Revue archéologique du Loiret 13, Orléans.
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